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Les aéroports de Dole et Dijon

mardi 3 mars 2015, par Didier PERRAULT (IEN)

Un exemple d’investissements publics locaux mal planifiés : les aéroports de Dole et Dijon - rapport de la cour des comptes

Dans son rapport public de 2008 relatif aux aéroports français face aux mutations du transport aérien, la Cour des comptes a analysé les contraintes et les défis de l’adaptation des aéroports français aux transformations du secteur aérien et souligné la responsabilité accrue des acteurs locaux. La Cour mettait en lumière la situation de déficit chronique de nombreux aéroports locaux, comblée par des subventions élevées au regard du nombre de passagers. Elle relevait que « le poids croissant des compagnies à bas coûts introduit à la fois une opportunité et une fragilité, notamment pour les petits aéroports » et estimait que « l’implantation des infrastructures à travers le territoire n’est pas rationnelle et les synergies dans le domaine des aéroports ne sont pas recherchées ». Enfin, la Cour enjoignait aux acteurs de « développer des solutions intermodales pour utiliser plus efficacement les infrastructures aéroportuaires existantes ». Sur la base de ces constats, la Cour invitait les collectivités à s’interroger sur le maintien en activité de plates-formes chroniquement déficitaires.

Cinq ans plus tard, la chambre régionale des comptes de Bourgogne, Franche-Comté a procédé à une analyse de la situation des aéroports de Dijon et Dole, à la lumière des constats et recommandations formulés précédemment, en particulier la nécessité d’élaborer une stratégie concertée et la prise en compte de la dimension multimodale avec la mise en service de la ligne à grande vitesse Rhin-Rhône.

Les aéroports de Dijon et de Dole ont pris en charge, entre 2008 et 2013, des trafics annuels respectifs inférieurs à 100 000 voyageurs. L’autorité concédante de la zone civile du premier était l’État jusqu’à l’été 2014 et, depuis le 1er septembre 2014, est un syndicat mixte. Jusqu’à l’été 2014, son gestionnaire était la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de la Côte-d’Or, remplacée depuis lors par la SNC-Lavalin inc. pour une durée de seize mois ; l’aéroport civil est situé sur l’emprise de la base aérienne 102 à Longvic. Le ministère de la défense a décidé, en
octobre 2013, de se désengager, à compter de 2014, de l’entretien du site
et de sa sécurité.

Depuis 2007, le propriétaire de l’aéroport de Dole est le département du Jura et son gestionnaire une société commerciale constituée de la CCI du Jura et de la SA Keolis, dans le cadre d’une délégation de service public (DSP).

Faute de concertation entre les gestionnaires et les financeurs des deux aéroports distants de moins de cinquante kilomètres, s’est instaurée une concurrence due à des objectifs stratégiques très proches. Il en est résulté des aides à l’investissement et au fonctionnement, et des aides aux compagnies aériennes élevées au regard du trafic des aéroports. Ce dernier est resté faible en comparaison des équipements concurrents. La prédominance de vols départ (vols de vacances pour Bourguignons et Franc-comtois) contribue peu au développement économique local. L’offre aéroportuaire interrégionale doit donc être rationalisée au plus tôt : à ce jour, la fiabilité économique d’un aéroport unique n’est pas démontrée, et celle de deux aéroports l’est encore moins.


Voir en ligne : La cour des comptes

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